Les Maitresses
A l’ancienne époque, la vie était autre
De ligne en ligne, la faute s’allongeait, la sanction grimpait dans la tension donnée, à la baguette, au martinet
Les Maîtresses sermonnaient les écoliers, première étape avant la répression
La baguette elles utilisaient, pour montrer au tableau la phrase à comprendre, à réciter par cœur, avec intonation, avec émotion, sinon ravage et sanction
Ma maîtresse était brune et vive, particulièrement incisive sur mes erreurs commises
Le cœur n’y était jamais, troublé par la fleur qui naissait, en mon corps, en mon esprit
Le coin était mon lieu préféré, avec celui du radiateur au fond de la classe
La baguette elle la frappait sur le pupitre du collégien, qui osait encore dormir le matin
Elle s’en servait pour éveiller les cervelles, en frappant des fesses au mollet, à la volée, en répétition, pour obliger l’effronté à baisser son regard puissant
La grande règle en bois, celle de deux mètre, agitée comme un fouet, cinglait bien les mains et poignets
Simple exercice pour éviter l’engourdissement des muscles, la position longue assise produit de la corne sous les coudes, sous les pieds, sur la zone sous le tablier, censée se poser sur la chaise de l’écolier.
Cela donnait de l’entrain, du rouge aux fesses, du pourpre au front lorsque la maîtresse, baissait votre culotte devant toute l’assemblée.
Il en reste peu de mon époque qui ose en parler, emplie de sensations et d’émotions
Du collège à l’école privée, une autre s’est intercalée celle où mon paternel en est devenu le directeur, un groupement de parents d’élèves désireux d’une éducation serrée, s’étaient associés pour créer une cours privé, aussi de liberté à ceux et celles qui osaient les défier.
Belle commune celle de Sceaux, le parc de la propriété donnait sur une grande forêt, à l’orée de celle du petit château. La maîtresse avait changé de tenue, pour un chignon et une robe droite, du haut de ses grands talons elle faisait des prouesses pour tenir ses promesses, celle de nous faire obéir, de nous faire apprendre ses leçons, ses ordres à bien nous tenir.
Vivement la quille pour une autre parisienne, tout aussi précoce dans le domaine de la rectification de caractère, la vie est faite de choix, à cette époque je n’avais pas ce droit
Un peu austère cette école d’électronique appliquée, à la haute porte d’entrée surmontée de fils barbelés. Grise et bien trois mètres pour sa hauteur, épaisse d’un bon centimètre, impossible à fracturer ni à pousser d’un simple coup de pied.
La règle de deux mètres bien utilisée au tableau et fessiers des adolescents
L’éponge est apparue, la grosse bien mouillée, lancée à forte puissante dans la face de l’écolier, pour de son sommeil le réveiller.
Le sadisme n’a pas de limite, le trousseau de clé du professeur de mathématiques, était bien étoffé de celles de classes sur deux étages, un boulet de canon en acier ciselé, qui partait dans la même direction que le projectile précédent
La prof de chimie était complètement givrée, tentaient de réchauffer l’atmosphère, par des préparations acides et explosives
Les accidents arrivaient souvent, permettant à l’infirmière de l’école, d’œuvrer à son tour sur ceux déjà un peu abimés
C’était la vielle époque, celle du début des années 70
Trois étages séparaient le plancher des vaches, de celui du dernier niveau, celui des dernières années et bureaux de l’administration. A force de nous chauffer le cervelet, accompagné par deux camarades, nous avons bloqué les portes de l’ascenseur électronique, pour l’obliger à rester en bas à son quai.
Déconvenue et rage de ceux obligés à se coltiner les trois niveaux à pieds, plaisir pour nous trois de les voir s’emmêler les pieds à tomber.
Une vengeance bien assumée, pour une année à se faire rectifier pas uniquement le fessier, car ma féminité a commencé à devenir compromettante.
Le conseil de discipline en comité privé, ne parlait pas seulement de notes, de bulletin très moyen.
Le cheval d’arçon, les anneaux et cordes du gymnase, espalier en bois, banc d’étirement prenaient autres fonctions.
Bien ficelé, attaché, encordé à ne plus pouvoir bouger, le pouvoir de l’éducation s’abattait sans aucune restriction, sans aucun plaisir, ni passion
Une parfaite éducation dans un corps entretenu, à la peau ferme et bien tendue, permet de prendre à pleines dents votre vie sans aucune retenue.
Qui se rappelle de cette époque, qui en a la nostalgie à la remémorer, la décrire souvent
Ancrée dans ma mémoire, gravée sous ma peau, elle me réveille parfois la nuit en sursauts